Depuis quelques années, le site internet est devenu un actif majeur pour une grande majorité d’entreprises et notamment pour les info-entrepreneurs ou e-commerçants. Simple vitrine ou véritable boutique virtuelle, il joue un rôle déterminant dans leur stratégie commerciale et peut faire l’objet de cessions. ll existe d’ailleurs des plateformes spécialisées à ce titre comme Flippa. Vous souhaitez vendre ou acheter un site internet ? Voici les bons réflexes à adopter pour sécuriser votre transaction.
La transaction envisagée peut concerner différents types d’actifs : la cession d’une formation en ligne, d’un tunnel de vente, d’un nom de domaine exploité ou non, ou encore d’un site internet vitrine ou e-commerce. Dans tous les cas la question centrale à se poser est : s’agit-il ou non d’une vente assimilable à la cession d’un fonds de commerce ?
Il est essentiel de bien distinguer la cession d’un simple site internet de celle d’un fonds de commerce. Pourquoi ? Parce que les conséquences juridiques et fiscales sont totalement différentes. En cas de cession d’un fonds de commerce, l’acheteur et le vendeur doivent respecter un régime très strict. Ils devront notamment :
En cas de cession d’un fonds de commerce, les créanciers disposent par ailleurs d’un droit d’opposition sur la vente. Une solidarité fiscale d’une durée de trois mois entre l’acquéreur et le vendeur est également prévue.
Pour vérifier la nature de votre opération, il vous suffit de vous poser les deux questions suivantes :
Si vous répondez positivement à ces deux questions alors la vente ou l’achat du site internet doit suivre le régime attaché à la cession des fonds de commerce, même s’il s’agit d’une cession partielle, c’est à dire d’un seul site de e-commerce et non de la totalité de votre entreprise. Dans le cas contraire, les contraintes fiscales et juridiques liées à votre opération seront bien plus réduites.
Un site internet concentre de très nombreux droits de propriété intellectuelle. On retrouve au minimum :
D’autres droits peuvent également être présents sur les sites internet :
Dans un premier temps, il convient donc de bien analyser le site internet concerné par l’opération. Vous devez identifier avec précision tous les droits de propriété intellectuelle ainsi que leurs titulaires initiaux.
Vous devez ensuite vous assurer que les droits ont bien été transférés au propriétaire actuel du site internet. En pratique, ce transfert doit avoir été prévu dans les différents contrats signés avec les prestataires intervenant sur le site (développeur, graphiste, rédacteurs, etc.).
De la même façon, en cas de cession d’une formation en ligne, le vendeur doit disposer des droits nécessaires sur le contenu pédagogique.
Cet audit est essentiel pour évaluer le prix de cession du site internet. Il permet également de connaître les risques éventuels en matière de propriété intellectuelle consécutifs au rachat.
Prenons un exemple concret pour illustrer nos propos. Des photographies sont utilisées pour illustrer le site internet : l’acheteur doit obtenir les justificatifs permettant de démontrer la cession des droits de l’auteur des images au profit du vendeur. Si nécessaire, n’hésitez pas à contacter le photographe en question. En cas d’absence de cession, vous pourriez faire face à une action en contrefaçon une fois le rachat finalisé.
N’oubliez pas non plus d’effectuer toutes les vérifications nécessaires concernant le nom de domaine du site. Celui-ci doit en premier lieu appartenir effectivement au vendeur. Il ne doit pas contrevenir aux droits des tiers (marques ou dénomination sociale par exemple). Dans le cas contraire, vous pourriez perdre le droit de l’utiliser dans l’avenir. Un juge pourrait également vous condamner à verser des dommages et intérêts.
La valeur d’un site internet réside la plupart du temps dans son niveau de référencement. Il convient donc de demander les preuves du bon positionnement du site dans les résultats des moteurs de recherche. Vous devez étudier avec précisions les contrats de référencement et les transférer à l’acheteur selon les règles établies.
Il en va là encore de la valeur de votre investissement. Un site non conforme nécessite un travail supplémentaire. L’acheteur doit donc anticiper ces frais supplémentaires au moment de la négociation du prix d’achat.
Voici un exemple de points à vérifier :
En tant qu’acheteur, vous devez prévoir certaines garanties essentielles.
Par exemple, le vendeur doit garantir la réalisation de l’ensemble des formalités nécessaires au transfert (information des tiers et des cocontractant notamment). Il convient d’exclure expressément la responsabilité de l’acheteur.
Le vendeur doit également vous garantir une jouissance paisible, aussi appelée garantie d’éviction. Il ne doit pas, par exemple, créer par la suite un site internet reprenant un design identique ou continuer à utiliser la marque cédée. De la même façon, en cas de cession d’une formation, il ne doit pas proposer un contenu similaire.
Enfin, le vendeur peut garantir l’acheteur contre d’éventuelles actions en contrefaçon et en concurrence déloyale futures.
Vous envisagez de vendre ou d’acheter un site internet, une formation en ligne ou un tunnel de vente ? Ces opérations complexes nécessitent une expertise juridique pointue. Pour sécuriser votre transaction, le recours à un avocat spécialisé en droit du numérique s’avère donc indispensable. Pour un accompagnement complet, contactez sans plus tarder le cabinet Touati La Motte Rouge.